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Une deuxieme chance

Les oiseaux sont reconnus comme étant des lève-tôt. Vous n’avez qu’à en parler à Celeshia Guy; elle en est témoin sur une base régulière.

Celeshia est la directrice adjointe du refuge Belize Bird Rescue, un organisme sans but lucratif qui est situé sur une réserve privée en plein cœur du Belize, en Amérique centrale.

Le refuge, qui est le seul de son genre au Belize, accueille des oiseaux de la région qui ont été retirés de maisons béliziennes ou confisqués par les braconniers. Il s’occupe également de perroquets appartenant à des résidants locaux qui sollicitent de l’aide médicale.

 

De petit nid à volière

Le centre a été fondé en 2004 par Nikki Buxton et Jerry Larder. Tous deux originaires du Royaume-Uni, ils ont déménagé au Belize pour leur retraite, mais la vie leur réservait une surprise.

À leur arrivée, au début de 2004, ils ont reçu trois perroquets que des résidants locaux ne souhaitaient plus garder. Peu à peu, de plus en plus de gens leur laissaient leurs oiseaux pour qu’ils en prennent soin. La maison du couple est donc rapidement passée de petit nid tranquille à volière occupée.

Plus tard au cours de la même année, ils ont fondé le refuge Belize Bird Rescue et se sont consacrés à la réadaptation d’oiseaux du Belize ayant été secourus. Le refuge s’occupe actuellement de quatre-vingts perroquets, de deux toucans, de deux rapaces, d’une frégate et d’un râle à gorge blanche, qui sont gardés dans 26 enclos extérieurs, dont trois volières de 80 pieds.

Sur pied grâce à un financement privé depuis 2004, le refuge a fait la demande afin d’obtenir le statut d’organisation non gouvernementale (ONG) en 2013.

Belize Bird Rescue co-founders Nikki Buxton and Jerry Larder moved to Belize to retire, but life had different plans for them.

Les cofondateurs du refuge Belize Bird Rescue Nikki Buxton et Jerry Larder ont déménagé au Belize pour leur retraite, mais la vie leur réservait une surprise.

This pair of unwanted birds were among the first to be dropped off at Belize Bird Rescue.

Cette paire d’oiseaux indésirés est parmi les premiers à avoir été laissés au refuge Belize Bird Rescue.

Vie de lève-tôt

L’une des nombreuses tâches de Mme Guy est de préparer et de servir le déjeuner aux oiseaux du centre. Elle partage d’ailleurs cette responsabilité avec Mme Buxton, cofondatrice, mais lors de journées différentes.

Le déjeuner est à 7 h 30 et Mme Guy, ou Mme Buxton, doit se lever avant les oiseaux afin de préparer leur repas. Mme Guy, qui se réveille à 6 h 30, a 1 heure pour préparer 40 plats.

Heureusement, elle habite à quelques minutes seulement du refuge. Elle arrive donc à temps pour couper des fruits et légumes frais, qui sont toujours au menu pour le déjeuner.

Breakfast at Belize Bird Rescue consists of fresh fruits and vegetables.

Le déjeuner au refuge est composé de fruits et légumes frais.

A Yellow-headed Amazon living in the wild can live up to 80 years. Captive ones generally live 1 to 5 years due to malnutrition, neglect, and indifference.

Une amazone à tête jaune sauvage peut vivre jusqu’à 80 ans, tandis que la durée de vie de celles en captivité est habituellement de 1 à 5 ans en raison de la sous-alimentation, de la négligence et de l’indifférence.

Coutume, braconnage et déforestation

Garder un perroquet à la maison est une coutume ancrée au Belize depuis de nombreuses générations. Il n’est pas inhabituel que des résidants locaux capturent et gardent des oiseaux sauvages.

Cette pratique de longue date a grandement réduit le nombre de perroquets sauvages, et touche plus particulièrement l’amazone à tête jaune, qui est maintenant en voie de disparition.

Les perroquets sont aussi victimes de braconnage. Une amazone à tête jaune, par exemple, peut être vendue pour 400 $ US, ce qui représente plus que la moyenne du revenu mensuel par foyer au Belize. La déforestation et les feux de forêt ont également contribué à la diminution de la population des perroquets.

Récemment, Mme Guy était à Montréal pour une mission d’apprentissage de 10 jours à l’Institut Hagen de recherche en Aviculture (HARI). Pendant son séjour, elle a fait une excellente présentation au siège social de Hagen à propos du refuge Belize Bird Rescue et de l’état actuel des perroquets natifs de son pays. De nombreux passionnés d’oiseaux ont assisté à sa présentation, dont le personnel du Nichoir, un organisme à but non lucratif qui fournit des soins aux oiseaux sauvages blessés ou orphelins.

Mme Guy, qui détient un baccalauréat ès sciences en gestion des ressources naturelles, a parlé de la malheureuse situation critique de l’amazone à tête jaune, et a mentionné qu’il restait probablement moins de 1000 oiseaux sauvages de cette espèce. Celle-ci est d’ailleurs en voie de disparition selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

De plus, elle a expliqué que même si garder des perroquets sauvages chez soi est illégal au Belize, le manque de ressources fait en sorte qu’il est difficile de faire respecter la loi. Le ministère des Forêts est responsable de la confiscation des perroquets illégalement gardés, et de les emmener au refuge.

Deux amazones dégustant un bon repas tôt le matin. De jeunes amazones à front blanc (Amazona albifrons) s’amusant avec des jouets fabriqués par le personnel du refuge Belize Bird Rescue. Trois amazones profitant de la superbe vue sur la vallée. Une consultation pour Marc-André Villeneuve et Celeshia Guy afin de vérifier l’état d’un perroquet, de réparer une volière et de fournir des conseils en termes de nutrition à un propriétaire de perroquet.

Animaux en piètre état

Mme Guy a fait remarquer que la plupart des perroquets natifs du Belize, comme l’amazone à tête jaune, arrivent au centre en mauvais état; ils sont blessés et sous-alimentés, leurs ailes sont gravement rognées, et ils se blessent eux-mêmes en raison des années passées dans des cages, de leur alimentation inadéquate et de leur isolation.

« La durée de vie pour une amazone à tête jaune sauvage est habituellement de 60 à 80 ans, tandis que la durée de vie moyenne de ceux gardés en captivité est seulement de 1 à 5 ans en raison de la sous-alimentation, de la négligence et de l’indifférence dont ils sont victimes. Ils sont traités comme des objets que l’on peut jeter plutôt que des animaux de compagnie », a raconté Mme Guy.

Mission

La mission du refuge Belize Bird Rescue est de secourir et de réadapter les oiseaux sauvages pour ensuite les relâcher dans la nature. Ce processus représente généralement 24 mois de travail acharné et de dévouement de la part de toute l’équipe travaillant au refuge.

« En 2012, le centre a relâché plusieurs amazones diadèmes qui sont toujours en vie et en santé. Un couple d’oiseaux a même eu des bébés. Les perroquets qui, selon nous, sont trop habitués au centre ou n’ont pas les habiletés nécessaires pour survivre dans la nature restent au sanctuaire », a souligné Mme Guy.

Projet pour les amazones à tête jaune

En 2011, le gouvernement bélizien a permis au refuge Belize Bird Rescue de commencer un programme de reproduction en captivité afin d’aider à sauver les amazones à tête jaune, qui sont en voie de disparition.

Mme Guy a mentionné que le centre élève présentement 11 amazones à tête jaune. Leur but est de former des paires et de les accoupler, pour ensuite relâcher leur progéniture dans la nature.

Jusqu’à maintenant, aucun accouplement n’a été réussi, mais elle espère que les choses vont changer après les connaissances qu’elle aura acquises à HARI.

HARI vient en aide aux projets de sauvetage du Belize

Mme Guy a entendu parler de HARI par Marc-André Villeneuve, qui y travaille en tant que technicien en bioécologie.

M. Villeneuve s’est rendu au Belize en juillet 2013 pour observer et appuyer le Projet de conservation des aras rouges, qui est géré par Charles Britt et Roni Martinez.

Ce projet a pour but de sauver les aras rouges, qui sont en voie de disparition, et celui-ci reçoit de l’aide financière de HARI, de la Loro Parque Fundación et de la Rainforest Restoration Foundation.

Nikki Buxton, la copropriétaire du refuge (à gauche) avec Celeshia Guy.

Celeshia Guy teaching local kids about parrot conservation.

Celeshia Guy, qui informe les enfants locaux de la conservation des perroquets.

Feeding stations in the pre-release flights are located very high so that birds learn to find food up high in the trees.

Les postes d’alimentation des volières sont placés très haut afin que les oiseaux apprennent à chercher de la nourriture dans le haut des arbres.

M. Villeneuve a expliqué que les membres de ce projet surveillent et protègent les oisillons sauvages en installant un camp sous les arbres ayant un nid, 24 h sur 24, 7 jours sur 7, jusqu’à ce que les oisillons quittent le nid.

« L’équipe veut maintenant opter pour une nouvelle approche, qui consiste à sortir les oisillons de leur nid et à les élever dans une installation sûre afin d’assurer la sécurité des oiseaux et des membres de l’équipe. L’approche permettra également aux parents oiseaux de donner naissance à un plus grand nombre d’oisillons par saison. Cette méthode a déjà été utilisée pour d’autres projets de conservation dans divers pays, dont le Guatemala, soit le pays voisin du Belize, et a porté fruit. Mais malgré cette nouvelle technique, l’équipe continuera de surveiller les nids dans la nature », a noté M. Villeneuve.

Des membres du projet naviguent sur la rivière Macai au moyen d’un canot pneumatique pour se rendre aux différentes aires de nidification. Des membres du Projet de conservation des aras rouges protègent les oisillons sauvages en campant sous les arbres ayant un nid, 24 h sur 24, 7 jours sur 7, jusqu’à ce que les oisillons quittent le nid. Marc-André Villeneuve grimpant un arbre (Schizolobium excelsum). Les braconniers transpercent les arbres afin de les grimper et de se rendre jusqu’aux oisillons, ce qui assèche graduellement les arbres, et finit par tuer ceux-ci et par détruire les aires de nidification des aras rouges.

Collaboration parfaite

« Cependant, construire et maintenir une nouvelle installation coûte cher. Le projet avait besoin d’une méthode moins coûteuse. Puisque le refuge Belize Bird Rescue avait déjà une installation fonctionnelle avec électricité, eau, volières, beaucoup d’espace, un réseau de soutien à proximité et des employés compétents, il s’agissait de l’endroit idéal pour garder les oisillons », a-t-il dit.

« Quand l’idée a été proposée à Mme Buxton, elle était très intéressée, mais le personnel du refuge Belize Bird Rescue allait avoir besoin de formation sur la façon de nourrir et de prendre soin des oisillons. »

« C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Mme Guy est venue visiter HARI. Elle a reçu une formation sur place afin d’apprendre une variété de techniques relatives aux soins des oiseaux. Elle en a entre autres appris sur les méthodes de reproduction en captivité, le sexage, les méthodes de contention, les soins médicaux, les examens médicaux et la fabrication de remèdes naturels pour traiter les maladies.

Marc-André considère le résultat final comme la collaboration parfaite entre le Projet de conservation des aras, le refuge Belize Bird Rescue et HARI.

Afin d’appuyer les efforts déployés pour sauver les oiseaux au Belize, Mark Hagen, Directeur de la recherche chez Rolf C. Hagen inc. et à l’institut Hagen de recherche en aviculture, a fait don de 500 $ au nom de HARI au refuge Belize Bird Rescue, par l’entremise de World Parrot Trust.

Le Projet de conservation des aras rouges est dirigé par Charles Britt (à gauche) et Roni Martinez.

Le Projet de conservation des aras rouges est dirigé par Charles Britt (à gauche) et Roni Martinez.

De gauche à droite : Rudi May, Belarmino Quiroz et son fils Mayron, Marc-André Villeneuve, Luis May, et Sarah. Rudi, Belarmino et Luis font partie de l’équipe Scarlet Six du Projet.

De gauche à droite : Rudi May, Belarmino Quiroz et son fils Mayron, Marc-André Villeneuve, Luis May, et Sarah. Rudi, Belarmino et Luis font partie de l’équipe Scarlet Six du Projet.

« Je tiens à remercier les équipes remarquables de HARI et des Industries Hagen qui m’ont fait visiter leurs installations et m’ont appris beaucoup de choses. Il s’agit sans contredit d’un tournant important dans ma carrière. Je vais retourner chez moi avec une mine de connaissances, dont je me servirai à mon travail au refuge Belize Bird Rescue. Tout le monde m’a très bien accueillie à Montréal et je suis extrêmement heureuse d’avoir passé 10 jours ici », a conclu Mme Guy.

 

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